Chapitre 4
L'auberge du Bon Chien Jaune

Il n'est pas encore dix-huit heures et il fait déjà nuit noire en ce mois de janvier. Laurent, Hélène et Olivier reviennent du Salon du livre à bord d'une très hollywoodienne limousine allongée. C'était une des conditions imposées par Laurent à son éditeur en échange de sa participation au Salon du livre. Lorsqu'il joue à la vedette, celui-là, il ne fait pas les choses à moitié mais à fond de train!

On comprend qu'Olivier soit plus bougon que jamais. Et entendre Laurent sans cesse rappeler ses prouesses de l'après-midi n'améliore rien. Hélène en est consciente. Elle se colle contre Olivier, sans réussir pourtant à lui faire retrouver le sourire.

 
Laurent
Hé! Mes livres se vendent comme des p'tits pains chauds! Vous avez vu tout le monde qui voulait des autographes? J'ai mal aux doigts d'avoir trop serré ma plume. J'ai le poignet enflé.
 
 
Olivier (de mauvaise humeur, fixant le front de son frère)
Ouais, y'a pas seulement le poignet qui t'enfle!
 
Laurent
Tu te penses drôle!... fait Laurent, levant les yeux au ciel, mais sans attacher d'importance à cette pointe... En tout cas, y en avait du monde autour de moi. Ça poussait de tous les côtés. J'arrêtais pas de signer d'un bord puis de l'autre. J'étais super fatigué à la fin. J'me sentais comme étourdi. J'pense même que j'ai halluciné. Parce qu'à un moment donné, j'vois arriver une main. Une main avec des bagues presque à chaque doigt, tu sais, des diamants comme ça.