Laurens Cordelis Boudewin DE GRAAF.


Original et talentueux, De Graaf est le plus grand flibustier de son époque. Les espagnols le surnomment Laurencillo ou El Griffe.


On dit que De Graaf vient dans les Antilles en tant que canonnier au service de l'Armada de Barlovento, la flotte espagnole de navires rapides chargée de chasser les pirates. Quand par la suite il passe dans le camp des flibustiers, sa connaissance des espagnols lui sert à les rouler à chaque occasion.

Au sommet de sa gloire, il est décrit comme étant grand, blond, et bel homme arborant une moustache effilée à l'espagnole qui lui donne beaucoup de prestance. Il a toujours à bord de son navire des violons et des cuivres dont il joue lui-même pour divertir son équipage. De toute manière, il lui faut qu'un orchestre joue pour accompagner chacun de ses repas.

Il se distingue des autres flibustiers par sa courtoisie et son raffinement. Sa célébrité était si grande qu'à chaque endroit où il passe les gens s'attroupent de partout venant voir de leurs propres yeux ce que cette légende vivante a de si différent des autres hommes. Il se serait marié à une espagnole nommée Petronila de Guzman.

Selon des historiens espagnols, son premier raid fut contre la ville de Campêche. La nuit du 31 mars 1672, les habitants de la ville sont réveillés par une gigantesque explosion. Sur une plage proche de la ville, une frégate de la guardacosta en construction vient de s'enflammer. C'est le moyen imaginé par De Graaf pour illuminer l'entrée du port de Campêche et permettre à ses navires d'entrer rapidement, pendant que la garnison espagnole terrorisée s'enfuit.

Le lendemain, ne se doutant de rien, un navire marchand entre dans le port chargé de 120,000 pesos en argent. Les flibustiers chargés d'un butin considérable disparaissent en mer avant qu'une colonne de soldats arrive par voie de terre en provenance de Mérida. Dix ans passent sans que le nom de De Graaf soit mêlé à d'autres coups de main. Ce qui fait douter que l'attaque de mars 1672 sur Campêche soit vraiment de lui. Plus probablement, elle a été menée par des flibustiers partis sans laisser de carte de visite!

C'est à partir de septembre 1682 que des documents plus sûrs relatent les activités de De Graaf. Le gouverneur français de Saint-Domingue, Jacques Nepveu sieur de Pouançay, écrit que De Graaf fait la course pour son propre compte depuis 1676 ou1677, n'ayant jamais requis de commission de qui que ce soit et n'ayant jamais fait escale dans les ports d'aucune nation. Son ascension en tant que pirate, ajoute le gouverneur, a débuté quand avec une petite barque il a capturé un petit navire, avec lequel il en a pris un plus gros, jusqu'à commander un navire de guerre armé de 28 canons.

Ce navire est probablement le « Tigre », pris à l'Armada de Barlovento à l'automne 1679. En 1682, la réputation de De Graaf est si grande que le gouverneur de Jamaïque, Sir Henry Morgan devenu à cette époque chasseur de pirates, prévient le capitaine de la frégate « HMS Norwich » de faire bien attention à Laurent De Graaf, qui commande un navire de 28 canons et de 200 hommes d'équipage. Par précaution, Morgan renforçe l'équipage de la frégate de 40 soldats pris sur la garnison de Port Royal.

À partir de ce moment, De Graaf participe aux plus grandes expéditions montées par les flibustiers. Il s'empare du navire apportant la paie annuelle des garnisons de Porto-Rico et Saint-Domingue, il saccage Vera Cruz, il attaque Carthagène, il incendie Campêche, il marche sur Valladolid (Mexique), il fait le blocus contre la Jamaïque, participe à des batailles sur mer et sur terre, etc... Ses victoires, ses raids sont trop nombreux pour tous les raconter ici. Concluons en rappelant qu'à la fin de sa vie, De Graaf s'associe à Pierre Lemoyne d'Iberville pour fonder des villes en Louisiane, dont Biloxi et Mobile.

Nation d’origine

Hollande, Dordrecht

Repaire favori

Petit Goâve et Port de Paix près de La Tortue.


Coup d’éclat

Cerné par deux gros navires de l'Armada de Barlovento, il fait tirer des bordées des deux côtés et, se battant toute la journée, oblige les espagnols a abandonner le combat.


Mauvaise habitude

Tatillon sur le sens de l'honneur et la parole donnée. Il tue Van Doorn en combat singulier lui reprochant d'avoir manqué à la parole donnée envers des captifs.

Fin de carrière

Réputé disparu en 1704. Disparu dans une tempête, mort en Louisiane, mort à St-Domingue... Un de ses descendant nous a confirmé par mail qu’il est simplement rentré en Hollande, s’est acheté un titre de noblesse et un château !

Laurens DE GRAAF,

actif de 1672 à 1704 ?

L'authenticité de ce portrait de De Graaf n'est pas confirmée.