Roc Brasiliano

actif de 1654 à 1671

ROC BRAZILIANO, dit Le Roc, et épelle parfois Rock, Roch, Roc, Roque, Braziliano ou Brasiliano


À peu près certainement né à Groningue, Pays-Bas, de parents commerçants qui l'emmènent au Brésil où il vit jusqu'en 1654. Quand les Portugais s'emparent de ce pays, il se rend en Jamaïque ou il devient simple marin à bord de navires flibustiers. Bien que d'autres rapportent qu'il a mené une mutinerie et est devenu par la suite flibustier. Et aussi que déjà au Brésil il pratiquait le métier de pirate.


Il séjourne irrégulièrement à la Tortue, mais surtout en Jamaïque. Il obtient le commandement d'une petite barque avec pour second Jelles de Lucat. Il participe aux expéditions de Morgan contre Portobello et Panama.


Braziliano plaisait aux flibustiers de son temps, au point de devenir pour eux une idole et qu'à mesure qu'ils parlaient de lui dans leurs tavernes minables ils ajoutaient des traits à son caractère et à ses exploits. Par exemple, on dit qu'il n'hésitait pas à tuer celui qui refusait de boire avec lui. Il aurait mis sur des grill et fait cuire vivants deux fermiers espagnols qui avaient refusé de lui donner des cochons. En tout temps, il est d'une extrême cruauté envers les prisonniers espagnols, leur tranchant des membres, etc...

Oexmelin, qui semble ne l'avoir jamais rencontré, rapporte fidèlement cette semi-légende, à laquelle il ajoute lui aussi. Il nous dit que le Roc a l'air mâle et le corps robuste, le regard fier et toutefois riant. Aussi brave soldat que bon pilote, habile à toutes les armes, y compris celles des Indiens. Il ne marche qu'avec un sabre nu sur le bras et si par malheur quelqu'un lui conteste la moindre chose, “il ne fait pas de difficulté de le couper par le milieu”. Naturellement, il fait grand carnage d'espagnols et rien ne lui plait tant que de les faire rôtir sur des grils. Il est “emporté dans la débauche” buvant et faisant la fête en tout temps.

Il transforme ses échecs en coup d'éclat. Par exemple, capturé par les Espagnols près de Campêche (Mexique), il s'en tire par une ruse : Braziliano parle parfaitement l'Espagnol et fait croire aux espagnols qu'il est lui-même un espagnol prisonnier des flibustiers, et qu'il a été obligé de prendre par au raid contre son gré.

Il est si persuasif qu'on lui offre le voyage de retour vers l'Espagne. À bord d'un galion qui le ramène dans son “pays natal”, cet rôtisseur d'espagnols “se fait aimer de tous”. Il stupéfie ses compagnons de voyage par son adresse à tirer à l'arc sur les poissons volants, gibier qu'ils lui achètent, et il se fait ainsi cinq cents écus à l'aide desquels il paiera son passage pour revenir aux Caraïbes où “il continuera longtemps ses exploits” et fera regretter leur générosité aux espagnols.

Pour les uns, il serait disparu dans une tempête, en 1671. D'autres historiens croient qu'il est mort de maladie, sans le sou et quêtant dans les rues de Port-Royal en Jamaïque.


Nation d’origine

Hollandais, né à Groningue, a vécu au Brésil.


Repaire favori

La Tortue et Port-Royal, (Jamaïque)


Coup d’éclat

Capturé par les Espagnols, il se fait passer pour l'un d'eux, joue le jeu jusqu'à se faire payer un voyage de retour en Espagne... D'où il revient vite reprendre ses activités contre eux  !

Mauvaise habitude

D'un coup de sabre il tranche en deux quiconque s'oppose à lui. Ou tue celui qui refuse de boire en sa compagnie. De quoi on peut déduire qu’il avait un caractère plutôt grognon.


Fin de carrière

Ruiné, il aurait fini mendiant dans les rues de Port-Royal (Jamaïque)...Ou disparu en mer.