Robert CHEVALIER, dit de BEAUCHÊNE.


Canadien français, élevé par les Iroquois, ballotté de pirates en soldats, le Chevalier de Beauchêne, dont René Louis Lesage (un auteur à succès du XVIII siècle) dresse un portrait picaresque est un aventurier sympathique que les hasards de la guerre poussent dans le camp des flibustiers.


Son baptistère dit que : « Le 23 avril 1686, a été baptisé Robert, fils de Jacques Chevalier, haut de la rivière des Prairies, et de Jeanne Villain, sa femme... ». Vers l'âge de 7 ans, Robert Chevalier fuit sa famille pour se livrer à la bande d'Iroquois qui ravagent la région de Vaudreuil, au Québec. Adopté par eux, il en prend « l'esprit ». Vers 1695, il est fait prisonnier, avec d'autres Iroquois, par M. de Frontenac. Robert est rendu à ses parents. À son regret, il retrouve la vie paisible. Il s'ennuie. La forêt l'appelle. Il se fait chasseur. Plusieurs mois plus tard, il revient à la tête d'un groupe d'Algonquins. Avec eux, il se lance dans la contrebande d'eau-de-vie.


En Europe, c'est la guerre. L'Angleterre et la France s'affrontent; elles s'opposent aussi en Amérique. Les escarmouches se multiplient entre les Anglais de la Nouvelle-Angleterre et les Français de la Nouvelle-France. La « passion » de Robert Chevalier pour la guerre est titillée, mais ces petites guerres ne le satisfont plus. Il se rend à Louisbourg avec sa bande d'Algonquins pour se joindre à la garnison assiégée par les Anglais. C'est là qu'il rencontre des flibustiers français venu ravitailler la forteresse en farine. Et il est tenté « d'essayer de la guerre sur mer ». À partir de ce moment , sa vie est une sarabande d'aventures de Vaudreuil en Acadie, de Saint-Domingue à la Jamaïque, de l'Irlande aux Antilles, de la côte d'Afrique à Rio de Janeiro, de la Guinée à Rouen, de Paris à Québec, du Sénégal à Chambly, de Sorel à Tours. On a retrouvé dans les archives de Québec une liste des marchandises embarquée à bord du navire qu'il commande. Entre autres, on y lit que Beauchêne prend à son bord cinquante Iroquois et des tonneaux de rhum pour faire patienter les Iroquois durant le voyage. C'était sans doute son arme secrète contre les Espagnols !


Il faut lire le roman sur ce personnage, car c'est digne d'un film haut en couleurs. Surtout que Beauchêne est en plus un coureur de jupons inépuisable. Après des mois en mer fait de durs combats et de privations, lorsque sa bande de flibustier descend au port, ils ont vite fait de se parfumer et de se lancer à l'aventure. Les femmes des bourgeois se livrent à eux sans trop de résistance parce qu'ils font rêver. Robert Chevalier dit de Beauchêne, est le plus chenapan de tous, le plus séduisant, le plus entreprenant.


Il ne manque pas d'humour et de ruse. En voici un exemple; suite à une bonne prise en mer, Beauchêne et ses hommes descendent à Saint-Domingue pour y faire la fête. Après sept mois de jeux, bals, cadeaux, querelles, tapages... Le Gouverneur commence à en avoir assez. Un événement fait déborder la coupe : un flibustier insulte un officier, lequel avait un nez d'une longueur excessive à son goût: « Ton nez me choque, je veux à coup de sabre en ôter ce qu'il y a de trop. Allons, mon ami, l'épée à la main. »


L'Officier, qui était espagnol, défendit son nez en brave homme... mais il se plaint de l'audace du flibustier au Gouverneur, qui publie une ordonnance par laquelle il enjoint les flibustiers de ne porter aucune arme dans Saint-Domingue. Les hommes de Beauchêne obéissent... mais, quand le gouverneur apprend qu'ils font porter leurs épées par leurs valets, comme avaient fait à La Rochelle les Canadiens de l'équipage de d'Iberville, il interdit en plus du port d'armes qu'on se permette de les faire porter.


Beauchêne est fier et particulièrement de ses origines. Les héros de notre petite histoire sont bien fades comparés à ce personnage haut en couleurs et digne des plus grands aventuriers.


Les anecdotes et les aventures sont nombreuses dans le roman de Lesage. C'est un livre à lire. Quant à notre chevalier, on ne sait au juste ce qui lui est arrivé après sont périple au Brésil. Selon l'auteur, René Louis Lesage, Beauchêne a été tué dans un duel contre un anglais. La veuve de Beauchêne lui aurait apporté le manuscrit de ses mémoires. C'est à partir de ce document que Lesage écrit « Robert Chevalier, dit de Beauchesne, capitaine de flibustiers dans la Nouvelle-France ».

Robert CHEVALIER, dit chevalier de BEAUCHESNE.

1686 - 17??

Nation d’origine

Nouvelle-France, Bouchervile.

Repaire favori

Ile de la Tortue

Coup d’éclat

Enfant rebelle, il se livre aux Iroquois lors du massacre de Lachine pour vivre chez eux libre et se débarrasser de ses parents bourgeois.


Mauvaise habitude

Fin de carrière

Meurt des suites d'un duel contre un mari jaloux.

Il est un infatiguable coureur de jupons.

Aucune image ou portrait de Beauchesne.

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