Pierre Lemoyne d'IBERVILLE.


Non, d'Iberville n'est pas un flibustier. Du moins pas officiellement. Mais ses tactiques sont les mêmes et il les fréquentaient. Par exemple, lorsqu'il s'attaque aux établissements anglais de Terre-neuve, il agit exactement comme le faisaient les flibustiers de De Graaf, ou Coxon, ou Morgan. Il débarque d'un côté de l'île avec sa troupe de coureurs des bois et d'indiens pendant que ses navires continuent pour aller bloquer l'entrée des ports. En plein hiver, sa troupe se déplace de nuit, en raquettes, sur des dizaines de kilomètres, et sans aucun moyen de communication, les radio-émetteurs n'existaient vraiment pas à l'époque. Malgré cela, d'Iberville réussit à synchroniser l'arrivée des navires avec celle de sa bande. Deux années de suite, il détruit les établissements anglais de cette manière.  


De plus, quand d'Iberville s'empare des forts de la Baie d'Hudson, l'un d'eux était défendu par 80 flibustiers anglais des Bahamas. La Compagnie de la Baie d'Hudson leur avait joué un bien mauvais tour en les engageant pour défendre un fort perdu dans le froid du grand nord!


J'ai trouvé plusieurs citations à propos de d'Iberville dans des récits de flibustiers. Robert Chevalier de Beauchêne cite par exemple que d'Iberville et ses hommes se sont vu refuser de mettre pied à terre s'ils portaient des armes. C'est qu'ils déclenchaient constamment des bagarres parce que d'Iberville et les siens faisant la cour aux femmes sans se soucier des maris! La quantité de duels qui risquaient de se produire inquiétait beaucoup les autorités qui lui ordonnent de ne plus quitter leurs navires en portant des armes. Obéissant à l'ordre d'Iberville... fait porter ses armes par un serviteur marchant à ses côtés ! Ben quoi, il obéi, il ne porte pas d'armes sur lui. Si ce n'est pas là un comportement de flibustier, c'est quand même très proche!


En plus des traits de caractères, d'Iberville partage les mêmes champs d'action. Allant même jusqu'à mourir d'une mauvaise fièvre à La Havane pendant qu'il prépare une expédition contre les colonies anglaises d'Amérique du nord, (à cette époque, l'Espagne en perte de puissance s'était alliée à la France pour s'opposer à la force montante de l'Angleterre).


Comme les flibustiers, d'Iberville est aussi un capitaine audacieux. Son combat naval dans la baie d'Hudson à un contre trois le démontre. Cette bataille fait penser à la bataille navale dont De Graaf s'est tiré avantageusement contre l'Armada de Barlovento. Et quand ces deux là se sont associés, entre autres pour fonder les villes de Biloxi et de Mobile, on devine qu'ils ont eu beaucoup d'aventures à se raconter.



Nation d’origine

Nouvelle-France

Repaire favori

Nouvelle-France, Québec

Coup d’éclat

À bord du Pélican, il est vainqueur de trois navires anglais.

Mauvaise habitude

Soupe au lait, il se fait détester de gens important. Ce qui nuit à ses projets.

Fin de carrière

Il meurt à La Havane d'une fièvre tropicale.

Pierre Lemoyne d'Iberville,

actif de 1661 à 1706

(L'illustration ci-haut est de Francis Back, lui aussi passionné par les flibustiers et qui a fait de très intéressantes recherches sur leur présence en Nouvelle-France)