Quand des flibustiers où des pirates capturent un navire marchand, ils demandent aux marins de l'équipage si leurs maîtres les traitent bien. Et si l'équipage se plaint de mauvais traitement, les coupables sont punis de manière radicale. On coupe le bras d'un capitaine qui aimait trop s'en servir pour frapper ses matelots. On attache au grand mat des officiers et les lapident en leur lançant des morceaux de bouteilles brisées. On leur donne le fouet et autres mauvais traitements.


L'équipage du pirate Bartholomew Roberts considère cette tâche de « gardien des droits et libertés contre l'opression des riches et des puissants » suffisamment importante pour désigner parmi son équipage un « dispensateur de justice ». Une sorte de juge chargé d'écouter les plaintes de l'équipage capturé et décider des châtiments à imposer aux officiers dénoncés. Au-delà de vouloir se faire justice, cette habitude favorise bien sûr le recrutement. Parce qu'après avoir dénoncé leurs officiers pour comportements tyranniques, les marins n'ont plus d'autre choix que de passer du côté des pirates.


Mais le contraire est aussi vrai. Si l'équipage capturé affirme être bien traité, les flibustiers vont jusqu'à grâcier les capitaines marchands et les officiers. Parfois même, ils sont récompensés ! Ou encore on négocie une entente. Il est arrivé qu'un capitaine pirate décide d'exécuter un capitaine marchand qui s'était trop bien défendu. Quand un des flibustiers s'oppose disant qu'il a déja navigué avec ce marchand qui et juste et bon. Le marchand est grâcié. C'est vraiment un brave, parce que plutôt que s'en aller il propose aux flibustiers de racheter son navire et sa marchandise. On négocie, on s'entends sur le prix, et on repart chacun de son côté plutôt satisfait !


Les flibustiers sont aussi capable d'avoir pitié d'un équipage mal en point. Un navire complètement délabré est capturé, et devant les conditions de vie lamentables des marins, on leur offre de se joindre aux flibustiers. L'équipage refuse. Les marins souhaitent retrouver leur famille. Dans ce cas, concluent les flibustiers, on vous laisse repartir avec votre cargaison afin que vous ne perdiez pas votre salaire. Mais on remet une lettre à l'intention de l'armateur l'avisant qu'il est inhumain de laisser naviguer des marins sur un navire en si mauvaise condition et que si jamais un autre navire de cet armateur est repris dans un tel état de délabrement, les pirates iront eux-mêmes demander des comptes à son propriétaire! Pour appuyer cet avertissement, le capitaine et les officiers de ce navire sont évidemment punis comme il se doit.


L'esprit de justice de certains flibustiers vont même plus loin : à sa mort, Montauban lègue toute sa fortune aux pauvres de Bordeaux. Une rue de Bordeaux porte aujourd'hui le nom de Montauban en souvenir de ce geste.



Justice... ou vengeance?